Cet événement visait trois objectifs :
- Améliorer les connaissances des professionnel·les et des étudiant·es du secteur de la santé afin que ces dernier·es puissent avoir les clés pour mieux aborder la contraception dite masculine dans leur pratique ;
- Sensibiliser le grand public à ces différentes méthodes de contraception et créer un espace d’échange et de découverte grâce aux ateliers ;
- Susciter les réflexions sur l’équité contraceptive.
Cet événement se divisait en deux temps : un premier temps destiné aux professionnel·les et étudiant·es des secteurs de la santé, du social et de l’éducation et un second temps destiné au tout public.
Les professionnel·les et étudiant·es ont eu l’occasion de découvrir via différentes conférences un état des lieux et réflexions sur les contraceptions dites masculines suivi d’une table ronde sur la contraception dite masculine dans ma pratique professionnelle. Plusieurs intervenant·es étaient ainsi présent·es pour enrichir les réflexions des participant·es.
Programme de la journée
Les partenaires associé·es au projet:
- Maxime Labrit, Infirmier indépendant et militant pour la contraception thermique (Andro-switch)
- Olivier Mageren, Sexologue, coach et animateur EVRAS (Love Health Center)
- Camille Bataillon, Sexologue (Love Health Center)
- Rikke Kvist, Sage-femme indépendante
- Lola Clavreul, Chargée de plaidoyer politique et d’éducation permanente (FCPPF)
- Chloé De Bon, Productrice et réalisatrice (FEMMESProd)
- Laurence Stevelinck, Chargée de mission (FLCPF)
- Daniel Murillo, Andrologue et gynécologue (CHU Saint-Pierre)
- Anne Verougstraete, Gynécologue
Vous n’avez pas eu l’occasion d’assister à ce premier colloque, la seconde édition est en cours de préparation pour 2021 ! En attendant, nous vous proposons un résumé de ce qui a émergé lors de ce colloque.
État des lieux et réflexion sur les contraceptions dites masculines
Il existe très peu d’enquêtes sur la contraception en Belgique. Toutefois, suite à la dernière enquête réalisée par Solidaris en 2017, 68% des femmes* déclarent utiliser un moyen de contraception en Belgique contre 33% des hommes*. Parmi ces hommes*, 60% citent le préservatif. D’autres chiffres intéressants sont à mentionner ainsi, une femme* sur deux se dit seule à décider de la contraception de son couple. Par ailleurs si 39% des hommes* se disent prêts à utiliser une contraception testiculaire, 31% sont opposés à cette contraception dite masculine. Du côté des femmes*, 51% d’entre elles seraient prêtes à laisser la charge mentale de la contraception aux hommes*, 21% cependant s’y opposent et 25% ne savent pas si elles accepteraient que la contraception de leur couple soit gérée par leur partenaire.
De manière générale, la satisfaction sur la contraception diminue ces dernières années, principalement au sujet du préservatif externe passant de 88% à 76% ainsi que la pilule passant de 89% à 84%. La charge de la contraception est de plus en plus discutée au sein des couples. Avec l’âge, les hommes* s’estiment de moins en moins impliqués dans la contraception du couple alors que ce taux ne varie pas fondamentalement avec l’âge parmi les femmes*.
Historique et contexte, par Laurence Stevelinck, chargée de mission à la FLCPF
Elle a évoqué les divers freins à l’origine du manque d’implication des hommes* quant au partage de la contraception : des freins techniques, professionnels et culturels. Les freins techniques sont liés à une offre réduite des contraceptifs dits masculins principalement due à un désintérêt de l’industrie pharmaceutique, de la médecine et des pouvoirs publics, des budgets limités pour développer ceux-ci et des effets secondaires potentiels mal perçus par les hommes* bien que comparables aux effets secondaires liés aux contraceptifs dits féminins. Les freins professionnels résident dans le fait que peu de professionnel·les de la santé ont les connaissances nécessaires pour informer leur patientèle et/ou la réorienter vers des personnes compétentes. Ces deux types de freins sont également étroitement liés aux freins culturels et symboliques, les plus importants, découlant des rôles spécifiques qui sont attribués aux femmes et aux hommes dans notre société. C’est d’ailleurs pourquoi, outre le développement des différentes méthodes contraceptives, c’est une “transformation radicale des scénarios culturels de nos sociétés” qui doit s’opérer.
Une menace sur la virilité (symbolique du phallus et craintes imaginaires) est souvent mise en avant par les différent·es spécialistes.
Les différentes méthodes de contraception déjà existantes et en cours d’étude, ont été présentée par Daniel Murillo, andrologue au CHU Saint-Pierre
Différentes méthodes existent déjà, Daniel Murillo a ainsi mentionné :
- La technique du retrait
- Le préservatif externe (préservatif “masculin”)
- La vasectomie
- Les injections hormonales
Vous trouverez toutes les informations utiles en cliquant sur le nom de la méthode.
D’autres méthodes sont en cours d’étude comme :
Il existe d’autres méthodes de contraception dites masculines comme l’implant, l’obturation des canaux déférents et les ultrasons, mais toutes ces techniques et méthodes n’en sont qu’aux phases expérimentales.
Contraception thermique et initiatives militantes, par Maxime Labrit, Infirmier indépendant
La contraception thermique consiste en une augmentation de la température des testicules rendant ainsi les spermatozoïdes inactifs. Cette méthode existe depuis très longtemps mais n’a pas fait l’objet de beaucoup d’études.
Ces dispositifs doivent être combinés à des spermogrammes réguliers afin de s’assurer de leur efficacité.
Différents dispositifs ont été présentés :
Une table ronde sur “la contraception dite masculine dans ma pratique professionnelle”
Sage-femme, par Rikke Qvist : importance de prendre le temps d’écouter les couples et de les accompagner dans leur choix contraceptif. Cette contraception se doit d’être épanouissante. Elle rappelle aussi que la contraception est évolutive et que chaque personne doit se sentir libre de la changer autant que nécessaire selon les différentes périodes clés de la vie.
Gynécologue, par Anne Verougstraete : le développement de la contraception dite masculine n’est pas aisé notamment à cause d’enjeux financiers importants. Elle évoquait aussi l’importance de faire valider ces nouveaux contraceptifs masculins auprès des différentes instances nationales et internationales compétentes afin que toutes les méthodes contraceptives puissent être reconnues.
Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS) en milieu scolaire, par Sophie Hustinx : importance de permettre aux jeunes de comprendre leur corps, son fonctionnement ainsi que la maîtrise de leur fertilité. Il est nécessaire que tou·te·s les jeunes puissent avoir des moments d’échanges en terme de vie relationnelle, affective et sexuelle.
Sexologue, par Olivier Mageren : qui a interpellé le public avec sa phrase “faire l’amour sans bouger”. Il y a mille manières de jouir d’une superbe sexualité non pénétrative, chaque personne est libre de co-écrire avec son/sa partenaire leur propre script/scénario sexuel. Ecoutez-vous, libre, créatif.ve et simplicité.
Parcours d’ateliers interactifs pour les professionnel·les, les étudiant·es et le tout public
Grâce à différents stands en passage libre et des ateliers interactifs, les participant·es ont pu découvrir concrètement les différents moyens de contraception dite masculine. Ainsi ils et elles ont pu découvrir l’anneau thermique et le slip chauffant, fabriquer un slip remonte-couilles, parfaire leurs connaissances au sujet de l’anatomie des organes sexuels et des cycles mâle et femelle, découvrir la variété des préservatifs existant ainsi que participer à des ateliers pratiques sur la pose de préservatifs internes et externes. Enfin, un atelier permettait d’échanger sur la contraception mutualisée et la contraception dite naturelle.
Les perspectives futures
L’enthousiasme des participant·es démontre l’importance de renouveler les événements tel que celui-ci mais aussi d’aller plus loin par la création d’une formation adaptée à destination des étudiant·es et professionnel·les du secteur de la santé sur les questions de contraception pour les professionnel·les et étudiant·es de la santé, du social et de l’éducation, l’ouverture des premières consultations au sujet de la contraception dite masculine ainsi que le développement de l’offre contraceptive en Belgique.
On en parle dans la presse
Cet événement a eu la chance de bénéficier de très belles retombées médiatiques.
Autrement – La contraception masculine
https://www.rtbf.be/info/societe/detail_contraception-masculine-connaissez-vous-le-slip-chauffant?id=10409762
https://fr.metrotime.be/2020/01/21/must-read/un-premier-focus-sur-les-couilles/
“Focus sur les couilles” pour promouvoir la contraception masculine et nous lâcher les ovaires
https://www.lavenir.net/cnt/dmf20200220_01447025/contraception-masculine-le-slip-chauffant-s-invite-dans-les-pantalons
https://www.facebook.com/LibresEnsembleCAL/videos/vb.315540095583980/195834078195077/?type=2&theater
https://weekend.levif.be/lifestyle/beaute/bien-etre/contraception-et-les-hommes-dans-tout-ca/article-normal-1243223.html
http://www.vivreici.be/article/detail_focus-sur-les-couilles-un-premier-colloque-sur-la-contraception-masculine?id=370486
https://www.pharma-sphere.be/fr/actualites/focus-sur-les-couilles-un-premier-colloque-en-fevrier-sur-la-contraception-masculine.html
https://www.bruxelles-j.be/focus-sur-les-couilles-le-1er-colloque-sur-la-contraception-dite-masculine-le-04-02-2020/
https://bxl.indymedia.org/spip.php?article26373